Biographie
Réunissant son besoin de créer de ses mains à sa volonté de communiquer par le biais d’œuvres uniques, Marielle Saucier se définit à la fois comme artisane textile et artiste de la fibre. Établie à Montréal, Marielle est diplômée en technique des métiers d’art option construction textile du Centre des textiles contemporains de Montréal et de l’Institut des métiers d’art (2022). Ses œuvres sont depuis présentées lors d’expositions collectives et Salons au Québec et en Ontario, notamment au Salon des métiers d’art du Québec (Montréal), à la Biennale internationale du lin de Portneuf et au Artist Project (Toronto). Elle est lauréate du prix de la relève Jean-Cartier (2024) et des prix Première présence (2022) et Présentation visuelle loft (2023) du SMAQ. Tout en poursuivant sa carrière comme artiste émergente, elle est récemment chargée de cours au CTCM, et anime divers ateliers textiles dans la région de Montréal.
Se laissant parfois envahir par son désir de structure, Marielle crée des cadres à l’intérieur desquels elle s’enferme, malgré elle. Parce qu’elle désire aussi s’en libérer. L’artiste est tiraillée — entre carré et courbe. Et fait cohabiter ces opposés dans ses oeuvres textiles, pour se permettre d’exister elle-même. À la fois rigide, et flexible.
Le rapport très intime qu’elle entretient avec la matière amène l’artisane à utiliser des techniques de construction et d’ornementation textiles. Tisser et broder, un fil à la fois. Ornementer, une perle à la fois. Ce sont ses mains qui l’appellent à créer ; à s’installer avec la matière. Car elle a ce besoin de manipuler, d’explorer la relation entre techniques et matériaux. Pour imprégner chaque fil de savoir-faire et de sensibilité.
Dans sa pratique, l’artiste fait référence à cette dualité qui l’habite d’une part par son travail technique soigné — carré —, et d’autre part, par l’utilisation de l’improvisation et du mouvement intuitif pour penser la forme — courbe. En outre, la nature même du tissage, par l’entrelacement organisé de fils, révèle son besoin de contrôle. Et la flexibilité des techniques manuelles laisse transparaître une spontanéité qui lui est nécessaire. Sur un canevas tissé main naissent alors des formes abstraites et organiques. Ces aplats de couleur tout en courbes sont tantôt brodés, tantôt perlés.
Par la lenteur inhérente aux techniques qu’elle emploie, Marielle aime à penser qu’elle fait acte de militantisme en faveur de la lenteur.
Prendre le temps, lentement, de faire.
Profiter de ce moment intime passé avec la matière.