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Architecture et patrimoine CMAQ

Marquer l’histoire : des étudiant.e.s en menuiserie contribuent au patrimoine de l’Église de Saint-Norbert

Préserver le métier et le patrimoine 

Le bois est un matériau utilisé par l’homme depuis des millénaires aussi bien pour se chauffer que pour se défendre ou pour s’abriter. Le travail du bois s’est développé d’abord avec la charpenterie navale puis dans la construction des bâtiments, plus particulièrement dans la charpente des toitures.  

On parlait à l’époque de charpentiers de grande cognée puis à mesure que le travail se raffinait pour la fabrication d’huisseries et de mobiliers on les appela charpentiers de la petite cognée. Ensuite on nomma menuisiers ceux qui fabriquaient des objets plus menus et finalement, avec le développement des boiseries et des meubles recouverts de bois précieux, on les nomma ébénistes.  
 

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Métiers d’art du patrimoine bâti, 2024, CMAQ

 

Les menuisiers d’art de tout temps ont orné nos bâtiments de boiseries : portes, fenêtres, balcons, balustrades, corniches, portails, pilastres, etc. S’inspirant des techniques françaises et anglaises et en considérant le climat et la disponibilité des essences de bois, ils ont su créer des œuvres adaptées à notre territoire. 

Aujourd’hui lorsqu’on veut intervenir sur des boiseries patrimoniales, qui ont parfois une centaine d’années, il est primordial de bien comprendre de quelle façon elles ont été fabriquées, de bien identifier les matériaux, les outils et les produits de recouvrement qui les composent. De cette façon, les artisanes et artisans actuelles peuvent intervenir consciencieusement afin de rendre l’ouvrage le plus près possible de son état d’origine tout en conservant les traces du temps.1 
 

AEC Métiers d’art du patrimoine bâti : une opportunité de contribuer à la restauration du patrimoine 

L’attestation d’études collégiales (AEC) en Métiers d’art du patrimoine bâti prépare les artisans et ouvriers à intervenir selon les bonnes pratiques de la conservation des bâtiments historiques.  Ces 510 heures d’apprentissage permettent de mieux interpréter les ouvrages sur lesquels des interventions sont nécessaires, de poser les bons diagnostics et d’apprendre les bonnes techniques et méthodes pour les restaurer ou les restituer. 

Des huit spécialités offertes par le cégep du Vieux Montréal (CVM) en collaboration avec le Conseil des métiers d’art du Québec, la cohorte 2024 a permis à des ébénistes et menuisiers de se spécialiser sur les matériaux, techniques et outils utilisés en patrimoine bâti dans leur métier.  

Lors de leur parcours, les étudiantes et étudiants se voient confier des mandats réels de donneurs d’ouvrage. Ces éléments architecturaux à restaurer permettent aux apprenantes et apprenants de mettre à profit l’ensemble des connaissances acquises tout en contribuant de façon concrète à la sauvegarde du patrimoine bâti québécois. 


Église de Saint-Norbert de Val Morin : une histoire à suivre ! 

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Église de Saint-Norbert, archive. Société d’histoire de Val-Morin


 

Construite en 1923, l’Église de Saint-Norbert de Val Morin est l’un des premiers bâtiments du village. Elle était à l’origine une chapelle.  Ce qui en fait son unicité dans l’histoire, outre son architecture de style classique anglais, c’est son passage du statut de chapelle à celui d’église paroissiale et ce, sans subir d'altérations architecturales importantes.2 

L’Église de la paroisse Saint-Norbert a été nommée ainsi en l'honneur de M. Augustin-Norbert Morin, personnage important pour la colonisation. Avocat, journaliste et homme politique, il participa activement à la fondation de nouvelles paroisses des Laurentides dont Val-Morin, Sainte-Adèle (du nom de son épouse) et Morin-Heights.3
 

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Construite en 1923, l’Église de Saint-Norbert de Val Morin est l’un des premiers bâtiments du village. Elle était à l’origine une chapelle.  Ce qui en fait son unicité dans l’histoire, outre son architecture de style classique anglais, c’est son passage du statut de chapelle à celui d’église paroissiale et ce, sans subir d'altérations architecturales importantes2.    L’Église de la paroisse Saint-Norbert a été nommée ainsi en l'honneur de M. Augustin-Norbert Morin, personnage important pour la colonisation.


La chapelle de Val-Morin, comme on l’appelait à l’époque, domine la vallée de la rivière du Nord et elle a été conçue pour être vue de loin, érigée sur une butte. Tel que le souligne Luc Noppen, sans occuper une position au centre du village, l’église exprime tout de même une réelle centralité autour de laquelle, avec le temps, se sont densifiés et développés un noyau villageois et un pôle civique.4
 

Un projet de revitalisation 

Par son positionnement et son importance, le projet de restauration de l’église Saint-Norbert fait partie intégrante d’un plan de revitalisation du noyau villageois amorcé il y a quelques années maintenant. En avril 2022, les citoyennes et citoyens ont exprimés le désir de voir le lieu devenir un espace dédié aux activités communautaires et aux évènements culturels.5 La firme d’architecture C2V a été sélectionnée pour réaliser le projet de restauration du bâtiment.  
 

La restauration des fenêtres de l’Église St-Norbert de Val-Morin 

La municipalité de Val-Morin a confié au cégep du Vieux Montréal la restauration des volets et des impostes des fenêtres de l’Église dans le cadre du programme de formation en Métiers d’art du patrimoine bâti.  À l’aide des plans et devis de l’architecte Pascal Alarie, les étudiants ont débuté le travail d’analyse et de diagnostic des différentes défectuosités des fenêtres.  Ils ont par la suite proposé des scénarios d’interventions selon les principes de conservation-restauration.
 

Église de Saint-Norbert, 2024, CMAQ

 

Un décapage a permis de retrouver les détails de fabrication des fenêtres d’origine.  Les pièces constituantes trop abîmées pour être conservées ont été remplacées tout en assurant de conserver le maximum de matériau d’origine encore sain.  Des interventions de réparation ont été nécessaires et réalisées selon des techniques traditionnelles d’assemblage et les matériaux d’origine.
 

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Métiers d’art du patrimoine bâti, 2024, CMAQ

 

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Métiers d’art du patrimoine bâti, 2024, CMAQ


Toutes les quincailleries ont été retirées, puis décapées pour être traitées et repeintes.
 

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Métiers d’art du patrimoine bâti, 2024, CMAQ


Selon le devis de l’architecte, l’ensemble des vitraux ont été retirés et classés et ont été remplacés par du vitrage clair afin de permettre un maximum de luminosité correspondant aux nouvelles fonctions de bâtiment.
 

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Métiers d’art du patrimoine bâti, 2024, CMAQ


Les fenêtres ont par la suite été protégées selon une méthode appropriée de recouvrement de peinture à l’huile de lin.  Ce type de recouvrement assure une protection face aux intempéries et une durabilité accrue tout en respectant l’environnement.
 

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Métiers d’art du patrimoine bâti, 2024, CMAQ

 

Les travaux réalisés ont été validés par l’architecte et livrés au client à la fin du programme. 

Ce parcours de formation est une occasion unique de former son esprit pour appréhender le domaine passionnant du patrimoine et apprendre les techniques traditionnelles afin de préserver les éléments des bâtiments du patrimoine québécois. 

Pour en apprendre davantage sur les Métiers d’art du patrimoine, le Cégep du Vieux Montréal et le Conseil des métiers d’art du Québec offrent aujourd’hui cette unique formation diplômante au Québec : l’attestation d’études collégiales (AEC) en métiers d’art du patrimoine bâti dans huit spécialités : arts décoratifs, charpenterie traditionnelle, ébénisterie-menuiserie, ferblanterie traditionnelle, forge-ferronnerie d’art, plâtre ornemental, taille de pierre, vitrail. 
 

Liens d’intérêt :  

Légende des photos :   

Photo 1 : Église de Saint-Norbert, vue de face. Claude Bergeron 2013, © MRC des Laurentides

Photo 2 : Métiers d’art du patrimoine bâti, 2024, CMAQ 

Photo 3 : Église de Saint-Norbert, archive. Société d’histoire de Val-Morin

Photo 4 : Église de Saint-Norbert, archives. Société d’histoire de Val-Morin

Photo 5 : Église de Saint-Norbert, 2024, CMAQ 

Photo 6–7–8-9-10: Métiers d’art du patrimoine bâti, 2024, CMAQ