Architecture et patrimoine CMAQ
La ferblanterie patrimoniale : comment orner nos bâtiments avec élégance
Texte > Architecture et patrimoine, CMAQ
Photos > Benoit Le Vergos ou extraites de l'épisode sur le métier de ferblantier traditionnel de la websérie ENSEMBLE ARTISANS
En déambulant sur le plateau Mont-royal, on remarque la présence abondante de corniches ornées et colorées. Par leur beauté, elles contribuent à la richesse et à l’identité architecturale du quartier. Elles embellissent notre environnement bâti et animent notre regard. En plus d’être jolis, ces ornements de ferblanterie sont durables dans le temps. Elles peuvent rester en place plus de 100 ans ! Pour les fabriquer, des savoir-faire bien particuliers sont essentiels.
Un origami... de métal !
Si les métaux sont habituellement des matériaux rigides et lourds, la feuille de métal utilisée par le ferblantier pour fabriquer des ornements nous surprend par sa malléabilité et sa légèreté. Telle une feuille de papier, la feuille de métal est coupée, pliée, assemblée, embossée pour fabriquer des ornements de formes aussi diverses que magnifiques !
Pour réaliser des objets de cuisine comme un arrosoir à jardin, le ferblantier d’antan coupait et pliait les feuilles de métal pour ensuite les agrafer, les clouer ou les souder les unes aux autres. Pour cela, le ferblantier utilisait marteau, cisaille, pince, plieuse et fer à souder. Ces outils et ces techniques de base demeurent plus ou moins les mêmes pour le ferblantier qui œuvre sur les bâtiments patrimoniaux.
Manier la feuille de métal pour sauvegarder nos bâtiments historiques
Si le travail du ferblantier sur les bâtiments historiques est similaire au ferblantier d’objets utilitaires, l’échelle de son travail est très différente. D’un arrosoir de métal, on passe à un ornement de grandes dimensions installé à plus de cinquante pieds dans les airs, sur les abords d’une toiture !
L’ornement doit s’harmoniser avec le style du bâtiment et son époque. C’est pourquoi le travail du ferblantier débute souvent par une recherche dans les archives pour retrouver des dessins ou des photographies anciennes.
Comme beaucoup de métiers traditionnels, le travail du ferblantier se fait sur mesure, selon le bâtiment et les besoins du client. Il lui arrive également de travailler avec des architectes et ingénieurs, puisque la toiture est directement liée à la structure même du bâtiment.
Les matériaux utilisés par le ferblantier sont variés : tôle galvanisée, cuivre, cuivre étamé, zinc, et parfois même de l’ardoise taillée dans une forme d’écailles de poissons, comme on peut l’observer sur de belles maisons victoriennes.
Haute voltige : de l’ornement à la toiture ancestrale
Bien que le ferblantier traditionnel réalise des ornements et corniches de toutes sortes, il est également le spécialiste des toitures métalliques. Toiture de tôle à la canadienne, toiture de tôle à baguette, toiture de tôle pincée : il s’agit de mettre en place une couverture qui sera durable et qui correspond au style architectural du bâtiment.
L’artisan ferblantier travaillent-il sur le terrain ? Bien qu’il fasse la fabrication presqu’entièrement en atelier, le ferblantier est également sur place, tant pour l’inspection initiale des éléments de métal du bâtiment que pour la pose des nouveaux éléments. Celui qui devient ferblantier aura la chance d’explorer nos plus hauts clochers, mais pour cela, il ne faut pas avoir peur des hauteurs !
L’apprentissage du métier
Comme plusieurs métiers en architecture et patrimoine, les ferblantiers observent une augmentation de la demande pour leur travail par des propriétaires privés et par les institutions. Le public est de plus en plus sensibilisé à la préservation des caractéristiques architecturales des bâtiments qui les entourent, et c’est une bonne chose !
L’AEC en métiers d’art du patrimoine bâti offert au Cégep du Vieux Montréal est une option unique pour les ferblantiers qui pratiquent déjà leur métier et qui souhaitent se perfectionner dans le domaine passionnant qu’est celui de la restauration de notre patrimoine. Faites partie de l’histoire !
Inscrivez-vous dès maintenant à la séance d’information du Cégep ICI >
Prochaine cohorte : du 14 novembre 2022 au 14 avril 2023.
À propos de l’AEC
La nouvelle attestation d’études collégiales (AEC) en Métiers d’art du patrimoine bâti permet de se perfectionner pour intervenir adéquatement sur les bâtiments patrimoniaux.
Ce programme de 510 heures comprend des cours communs à tous les métiers et des cours techniques en atelier selon les spécialisations.
Neuf spécialisations seront développées : arts décoratifs, charpenterie traditionnelle, ébénisterie-menuiserie, ferblanterie ornementale traditionnelle, ferronnerie d’art/forge, maçonnerie traditionnelle, plâtre ornemental, taille de pierre et vitrail.
La prochaine cohorte du programme porte sur les deux spécialités suivantes : ferblanterie ornementale et charpenterie traditionnelle.